VISITE MINISTÉRIELLE AU CAFÉ IA DE LA SEMEUSE

VISITE MINISTÉRIELLE de Clara CHAPPAZ au Café IA de LA SEMEUSE : 

un temps d’échange inspirant et de partage au centre social La Ruche visant pour rendre l’IA accessible à tous !

A quelques jours du lancement du sommet mondial pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) et à l’heure où l’IA se démocratise, transforme nos habitudes de travail et révolutionne nos usages du numérique, Clara CHAPPAZ, Ministre Déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique a été accueillie, ce lundi 3 février, au Centre social La Ruche par Christophe TASSANO, directeur général de La Semeuse, les membres du Comité Directeur Valérie AUGUSTE, Vice-présidente et Francis MALHERBE, Président du Centre social La Ruche et Najia BENDIEB, directrice du centre social La Ruche, en présence d’élus et de personnalités : Patricia DEMAS, Sénatrice des Alpes-Maritimes, Jéhane BENSEDIRA, Sous-préfète, et Hervé CAEL, Adjoint au Maire de Nice Délégué au Numérique et à la Santé. De nombreux partenaires et adhérents du centre social étaient également conviés pour prendre part à un café IA, démarche initiée par le CNNum (Conseil National du Numérique), moment d’échange convivial au cours duquel une trentaine de participants ont pu apprendre, et débattre pour partager sur leurs connaissances et leurs usages du digital, en vue de la diffusion d’une culture populaire du numérique.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir et partager sur l’IA sans jamais avoir encore osé le « prompter » !

« L’Intelligence Artificielle… mais au fait, au-delà des fantasmes et propos irresponsables des grands patrons de la Tech, que veulent vraiment dire ces deux mots dont on nous rebat les oreilles ? ».

LASEMEUSE visite ministre numerique cafe ia fev 2025

Après avoir remercié Madame la Ministre d’être présente pour discuter IA dans un quartier populaire, c’est par cette question que Christophe TASSANO a lancé le débat, en rappelant qu’« il y a tout juste quelques années, l’IA n’était qu’un terrain de jeu réservé aux géants novateurs de la Silicon Valley. Aujourd’hui, elle est présentée comme la quatrième révolution industrielle, qu’il va nous falloir inclure dans nos vies, nos opérations pour rester dans la course au cours des prochaines années. »

Clara CHAPPAZ a ensuite exposé les raisons de sa venue au Centre social, en plein cœur du QPPV du Centre-ville de Nice, à savoir la nécessité de démystifier le terme « IA » et de permettre au plus grand nombre de mieux comprendre les défis relatifs à cette technologie : « créer les conditions d’une appropriation collective de l’IA et de ses enjeux afin de définir collectivement les conditions dans lesquelles elle doit s’insérer dans notre société et dans la vie quotidienne des habitants de nos quartiers. »

C’est entre attentes, espoirs, peurs aussi… mais dans une atmosphère conviviale d’échanges et de débats très riches que les participants, élus, adhérents de La Semeuse, habitants du quartier, ainsi que des décideurs et professionnels, notamment des conseillers numériques, ont pu librement partager leurs pratiques, expériences, et leurs interrogations, parfois leurs craintes face l’essor de l’Intelligence Artificielle.

Une participante a, par exemple, fait part de son inquiétude quant aux destructions brutes d’emplois qui pourrait naître, sachant que les créations de nouveaux emplois ne pourront pas les compenser.

Les témoignages ont également porté sur la question du manque de transparence des IA et de la protection des données personnelles et de leur utilisation par les entreprises du secteur.

 Sur un autre plan, le directeur général de La Semeuse a donné son point de vue d’employeur du social et de l’éducation populaire en estimant que l'IA offre de nombreuses opportunités aux entreprises en termes d’efficacité opérationnelle et de prise de décisions plus éclairées, mais elle présente également plusieurs défis importants :

  • Défis techniques : qualité des données, complexité de l'implémentation de l’IA dans les PME et cybersécurité

  • Défis humains et organisationnels : résistance au changement et besoins de formation et montée en compétences des professionnels et bénévoles

  • ·Défis éthiques et juridiques : biais algorithmique et discrimination ; l'IA peut être biaisée et reproduire des inégalités existantes

  • Défis économiques et stratégiques : coût élevé des solutions proposées, ROI difficile à évaluer et dépendance aux fournisseurs technologiques

 

Clara CHAPPAZ a réagi en indiquant que « cela ne doit pas ralentir l’innovation. Pour tirer pleinement partie de l'IA, les entreprises doivent, en effet, relever ces défis en adoptant une approche stratégique qui combine innovation technologique, éthique, formation et adaptation organisationnelle. »

Mélissa, médiatrice sociale à La Ruche, a témoigné que l'IA transforme progressivement le travail social en apportant des outils d'aide à la décision, d'accompagnement et d'automatisation des tâches administratives. Elle est un levier puissant dans le cadre de ses missions d'inclusion numérique d'accès au droit par la simplification des démarches, la détection du non-recours mais elle ne doit pas, selon elle, remplacer l'accompagnement humain. Son intégration doit être pensée pour rester inclusive, en évitant d'aggraver la fracture numérique, les risques de déshumanisation et en garantissant la fiabilité.

Parmi les autres sujets abordés figuraient la parentalité numérique et le tout écran, la sobriété numérique, ainsi que les impacts sociétaux et environnementaux de l’IA.

Face à ces inquiétudes exprimées, la ministre s’est voulue rassurante : elle en est convaincue, « l’IA peut être une source de progrès, qu’il s’agisse des domaines de l’accès aux droits, de la médecine, de la santé ou encore de la transition écologique ».

Elle a rappelé la nécessité de mettre en avant une innovation responsable, encadrée par une régulation éthique des technologies. Elle a annoncé que l’Europe s’est dotée d’un cadre réglementaire de confiance, unique au monde, l’IA Act qui est désormais transposé en droit français, structuré autour de quatre niveaux d’usage et entré en vigueur début février. Cette régulation vise à garantir une IA transparente et respectueuse des droits fondamentaux.

Elle a également insisté sur l’importance de la souveraineté numérique et du renforcement de la recherche et de la formation en IA. Des investissements significatifs sont d’ores-et-déjà envisagés pour favoriser le développement d’initiatives locales et nationales. Enfin, elle a souligné la nécessité d’une coopération entre l’État, les entreprises et la société civile, afin de garantir un numérique accessible et bénéfique à tous.

La Semeuse, lieu d’éducation et de sensibilisation à la citoyenneté numérique

LA SEMEUSE visite ministre numerique cafe ia fev 2025

💡Cette visite ministérielle a permis aussi de mettre en lumière les ambitions portées par La Semeuse d’éducation aux médias et à l’information (EMI) à travers les actions mises en place par le centre social concernant l'inclusion numérique :

  • Ateliers numériques personnalisés et adaptés en lien avec les permanences d'accès aux droits, à partir du repérage de personnes non technophiles, animés par la médiatrice d'accès aux droits. L'objectif est d'aider les participants à appréhender le numérique dans leurs démarches administratives et gagner en autonomie.

  • Partenariat avec la Bulle Laboratoire : ateliers de citoyenneté numérique à destination des pré-adolescents (11-14 ans), ponctués par des cafés parents.

  • Tous les soirs : un espace numérique est mis à disposition des 150 élèves de l’aide aux devoirs.

  • Web radio « BonneZ’ondes », radio numérique itinérante et podcasts fabriqués par les adolescents

  • Ateliers adaptés pour le public sénior destinés à rompre leur isolement et favoriser leur socialisation, en partenariat avec Malakoff Humanis.

  • Participation des équipes de La Ruche au sein des réseaux "Promeneurs du Net" parentalité et Jeunesse", pilotés par la CAFAM.

Un grand merci à tous les partenaires et co-organisateurs, en particulier la Banque du Numérique et sa Directrice, Hélène GUYON, pour cet événement qui fut un véritable moment de réflexion d’intelligence…collective et partagée sur l’utilisation raisonnée de l’IA, loin des fantasmes qu’elle génère !

Ce premier Café IA à Nice en appelle beaucoup d’autres, marquant ainsi le début d’une série d’échanges enrichissants autour du numérique et de l’intelligence artificielle.

Avec la participation de l’ANCT, l’AGIS06, la Bulle du Numérique, le Hub du Sud, la French Tech, ainsi que des représentants du Département des Alpes-Maritimes, notamment Nathalie POGGI, directrice de la transformation numérique et de la relation usagers.